Les applications santé pour smartphones : quelques liens, quelques questions
Les applications pour smartphones pullulent, notamment dans le domaine de la santé. Certaines tiennent du gadget, d’autres rendent un réel service. Pas toujours facile de faire le tri. Tentons une (toute) petite revue de détail.
Savez-vous par exemple qu’avec un smartphone on peut :
–prendre sa tension : il faut pour cela se procurer chez le pharmacien un dispositif baptisé iHealth qui inclut le brassard dont on ne peut pas encore, hélas, se passer… La même maison propose toute une série d’appareils de mesure reliés à votre smartphone, comme un glucomètre ou une balance, pour disposer à tout moment des chiffres de votre santé.
–prendre sa température : une système baptisé Thermodock utilisant un périphérique doté d’un capteur de lumière infra-rouge permet de prendre à distance la température d’à peu-près n’importe quoi, de votre hamster, de votre plante verte et accessoirement de vous-même. Le prix ? Environ 80 €, ce qui fait cher le thermomètre, tout de même…
–effectuer un électrocardiogramme : la société californienne AliveCor a réussi à encapsuler un générateur d’électrocardiogramme dans une coque de smartphone, le patient n’ayant qu’à appuyer avec les deux mains sur des capteurs intégrés pour voir apparaître, au bout de 30 secondes, un électrocardiogramme qu’il peut enregistrer et envoyer par email à son médecin.
–contrôler son diabète : récemment (juin 2014), des chercheurs ont réussi à modifier un iPhone pour lui faire remplir des fonctions de pancréas bionique. L’appareil est au coeur d’un système pouvant dispenser au besoin insuline ou glucagon, et qui semble très fiable.
–tester sa vue, par exemple avec l’application “Testez votre vue” sur l’App Store, qui vous propose de faire un point sur votre vue de manière ludique.
–jouer au médecin : certaines des applications santé sont directement dédiés aux médecins. Pocket Doctor, par exemple, consiste en une encyclopédie médicale, avec entrées par parties du corps et symptômes, qui peuvent conduire à un rapide diagnostic. Quant au célèbre Vidal, il est aussi présent sur iPhone, BlackBerry et Androïd.
On le voit, les applications santé pour mobiles ont tendance à se multiplier : elles seraient passées de 17 000 environ en 2010 à presque 100 000 en 2012 et représentent donc un secteur florissant pour ceux qui les commercialisent, notamment dans le domaine de l’auto-mesure. Mais si ces applications peuvent effectivement améliorer notre quotidien en nous apprenant à nous coacher, elles posent tout de même un problème de réglementation : que deviennent en effet ces informations que nos smartphones récoltent sur nous-mêmes, notre santé, notre hygiène de vie, nos habitudes alimentaires, nos risques de contracter telle ou telle maladie ? Qui nous dit qu’au coeur du Big Data elles ne vont se mettre à intéresser fortement, par exemple, les compagnies d’assurances, comme le relate cet article sur le site du Collectif Interassociatif Sur la Santé (CISS) ?
Par ailleurs, et pour finir, la polémique sur les dangers pour la santé d’une utilisation prolongée du portable est toujours très vive. Selon une étude publiée dans la revue Occupational and Environmental Medicine et relayée dans un article du Monde du 13 mai 2014, la pratique intensive du portable favoriserait la survenue de tumeurs au cerveau. Par ailleurs nos chers petits smartphones, que nous n’arrêtons pas de tripoter avec nos mains pas toujours propres, sont de vrais nids à microbes, comme le révèle cet article de Top Santé. Il en résulte ce paradoxe : le smartphone pourrait nous aider à aller mieux à condition de ne pas trop s’en servir. Le débat reste ouvert…