Le Green IT gagne de plus en plus de terrain chez les acteurs de la tech.
Savez-vous que selon les estimations de plusieurs ONG, le numérique représenterait 3 à 9% de la consommation mondiale d’électricité et 2% à 4% des émissions mondiales de CO2 ?
Dans leur dernier rapport paru en 2014 (le prochain est prévu pour 2021 – 2022), les experts du GIEC soulignent que le numérique, dans ses usages actuels, constitue un risque pour le climat et les ressources naturelles, participant notamment au dérèglement climatique.
C’est de cette prise de conscience qu’est née la notion de Green IT, que nous allons tâcher de définir dans cet article. Vous allez en savoir plus sur :
Le Green IT désigne « l’ensemble des technologies de l’information et de la communication (TIC) dont l’empreinte économique, écologique, sociale et sociétale a été volontairement réduite et / ou qui aident l’humanité à atteindre les objectifs du développement durable. »
Depuis 2014, l’expression numérique responsable est également utilisée pour montrer que cette démarche s’intéresse aussi à la performance sociale et économique. Par conséquent, elle ne concerne pas que la réduction des impacts environnementaux.
Au niveau de l’entreprise, on peut voir la démarche Green IT comme une RSE de la DSI qui se baserait sur les deux axes suivants :
Le numérique responsable est organisé en trois périmètres principaux : Green IT 1.0, Green IT 1.5 et Green IT 2.0. Il ne s’agit pas ici d’une évolution comme on pourrait le penser de prime abord, mais bien de trois périmètres différents dans lesquels les interlocuteurs, les décisionnaires et le budget ne sont pas les mêmes.
Le Green IT 1.0 intègre la notion de conception numérique responsable. Il s’agit de prendre en considération la performance environnementale et sociale dès l’étape de conception d’un projet, d’un produit ou d’un service numérique.
Une démarche Green IT se mène à l’échelle du système d’information et c’est la direction informatique (DSI) qui la porte.
La conception numérique responsable est le plus souvent portée par le/la responsable du projet, produit ou service avec l’appui de la DSI et des experts RSE internes. Cette approche est donc transversale, on parle aussi de Green for IT.
Le Green IT 1.5 est basé sur l’utilisation d’outils numériques et la conception d’un Système d’Information Développement Durable pour améliorer sans cesse la réduction de l’empreinte écologique, économique et sociale dans l’entreprise.
En France par exemple, avec notre économie en majorité tertiaire cela passe essentiellement par les éléments suivants :
Deux domaines dans lesquels notre pays n’a pas encore réussi à réduire ses émissions de gaz à effet de serre.
L’autre volet du Green IT 1.5 est de mettre les TIC (Technologie de l’Information et de la Communication) au service de la stratégie Développement Durable de l’entreprise en proposant des logiciels afin de suivre notamment :
Le déploiement de tous ces outils revient à mettre en place un Système d’Information Développement Durable.
Le Green IT 2.0 consiste dans une démarche d’amélioration continue visant à réduire l’empreinte économique, écologique et sociale d’un produit ou d’un service grâce au numérique. Cette démarche s’intéresse surtout à la réduction des impacts « métier » grâce au TIC. On peut prendre l’exemple d’une fonctionnalité d’écoconduite qui serait ajoutée dans le GPS livré avec une voiture. On parle aussi d’IT for Green.
Le Green IT 2.0 vise à optimiser certains modèles en place ou à carrément changer les comportements. Il est possible de citer, en exemple, la mutualisation de l’économie (aussi appelée économie collaborative). On passe d’une économie de produit à une économie de service et les exemples les plus connus sont : le covoiturage, le cloud computing ou la colocation.
Le Green IT est apparu progressivement selon cinq périodes que nous allons rapidement détailler en ne reprenant que les événements significatifs de chacune. Pour une version plus complète, rendez-vous ici.
C’est au cours de cette période que l’on commence à découvrir le sujet avec l’apparition du label TCO en 1992, intégrant deux dimensions du développement durable :
En 2003, le sujet du changement climatique commence à être connu du grand public et on commence à se poser la question de l’impact environnemental du numérique
En 2004, c’est le lancement de GreenIT.fr
En 2006, le lancement de l’écolabel EPEAT qui s’impose rapidement sur certains types d’équipement via les commandes publiques.
Cette période signe véritablement le début du Green IT en France et dans le monde entier. Les grandes entreprises du secteur public et privé lancent des démarches organisées. Les premiers événements, salons et formations sur le sujet font leur apparition, même si à cette époque, on ne se penche pas encore sur les sujets de fonds avec les bons outils.
En 2010 la démarche Green IT évolue et l’on s’intéresse désormais aux sujets de fond comme :
Fin 2012, la majorité des grandes entreprises lancent de grands projets mêlant informatique et développement durable. La dimension sociale prend, elle aussi, de l’ampleur ainsi que la prise de conscience que le numérique peut améliorer la performance RSE d’une offre (produit ou service)
L’écoconception est devenue un argument de poids pour différencier les produits et les services.
Les entreprises atteignent une certaine maturité Green IT et intègrent le numérique responsable comme un atout stratégique.
C’est la découverte de la conception responsable des services numériques : on n’est plus dans une démarche de réduction d’empreinte, mais plutôt dans la création de valeur ajoutée.
La sobriété, la simplicité et l’inclusion s’imposent petit à petit comme des axes majeurs de progrès.
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